Agence Du Bassin Hydraulique Du Loukkos

qualité en eau

Etat de la qualité des ressources en eau

01-Qualité des eaux de surface

L’état de qualité des eaux de surface en 2018, est bonne au niveau de 36% des stations, moyen pour 36%, mauvaise au niveau de 12% des stations, et très mauvais pour 16%.

Les stations révélant une mauvaise qualité sont généralement situées sur des tronçons de cours d’eau en aval des agglomérations urbaines ou des d’unités industrielles et dont les rejets sont toujours déversés dans les oueds avoisinants sans aucun type de traitement. C’est le cas de :

  1. L´oued Loukkos en aval du barrage Oued El Makhazine qui reçoit les rejets d’eaux usées brutes domestiques et industrielles de la ville de Ksar El Kébir et à l’amont de certains affluents (Zendoula et Oughane) à cause des rejets des huileries ;
  2. Les oueds Mghogha, Lihoud et Souani où la qualité est mauvaise dans la totalité des stations échantillonnées. Tous les paramètres indicateurs de la qualité ont présenté des valeurs élevées, dépassant les seuils fixés dans la grille de classification ;

3. Le tronçon aval de l’oued Haricha en aval des rejets des eaux usées du centre Dar Chaoui ;

4. L’oued Laou en aval des rejets de la ville de Chefchaouen où la qualité est moyenne.

Pour les retenues de barrages, l’état de qualité des eaux est bon au niveau de 62% des points de prélèvement, excellent pour 24 % et moyen pour 14 %. En effet, ces eaux montrent une bonne oxygénation aussi bien en surface qu’au fond.

Etat de qualité des eaux de surface.

02-Qualité des eaux souterraines

Les nappes souterraines contrôlées par le réseau de surveillance de la qualité de l’eau sont : Smir, Oulad Ogbane, Oued Negro, Oued Laou, Amsa, Azla, Charf El Akkab, Rmel, Martil et Rhiss-Nekor. D’une manière globale, les qualités azotée, organique et bactériologique sont bonnes à moyennes dans la majorité des nappes côtières méditerranéennes, alors que la qualité minérale est dégradée par endroit, notamment dans les points situés à proximité du littoral.

Etat de qualité des eaux souterraines

Par contre, au niveau de la nappe de Neckor la minéralisation est excessivement élevée dans l’ensemble des points de prélèvement suite à la présence des niveaux salés dans les formations géologiques.

Globalement, la qualité des eaux de la nappe de Rmel est considérée comme étant apte à tous les usages. Toutefois, les teneurs en nitrate dépassent, par endroit, le niveau limite admissible de 50 mg/l. Cette situation est due à l’usage abusif des engrais en certains endroits de la nappe, en plus de l’emploi non contrôlé des pesticides. Les quantités appliquées sont relativement non raisonnées et se concentrent sur quelques cultures dans les zones irriguées, tel le cas des agrumes, de la betterave et des cultures maraîchères.

Sources de pollution

01-Pollution domestique

La pollution domestique urbaine, y compris celles des centres urbains non raccordés, a généré en 2018, une charge polluante de 23 981 tonnes DBO5, dont 72% est rejetée en milieu marin. Il est à signaler que 69% de cette pollution est générée par les Provinces de Tanger-Assilah et Tétouan.

Charge de pollution domestique urbaine (DBO5 en t/an) par Province

02-Pollution industrielle

Concernant la pollution industrielle, le nombre total des unités industrielles isolées et à caractère polluant, dont les rejets se déversent directement dans le milieu naturel s’élève à près de 190 unités, dont 170 huilerie. La pollution globale engendrée par l’activité industrielle isolées, principalement les huileries (la branche la plus polluante), est évaluée à :

  • 23 250 tonnes DBO5/an ;
  • 91 893 tonnes DCO/an ;
  • 9 729 tonnes MES/an.

03-Pollution agricole

L’agriculture contribue à la pollution des nappes à cause de l’utilisation « parfois » irrationnelle des engrais et des pesticides utilisés pour l’amélioration de la productivité des parcelles.

La pollution phosphatée et azotée sont les principales formes de pollution qui impacte négativement les ressources en eau du bassin.

La consommation des engrais et fertilisants dépasse les 25534 tonnes annuellement. Cette utilisation génère un tonnage total de l’azote nitrique
potentiellement lixiviable (NPL) de l’ordre de 409 tonnes par an. Par rapport au phosphore responsable du phénomène d’eutrophisation, il est à signaler qu’un tonnage d’environ 166 tonnes est enregistré annuellement.

Aussi, et en liaison avec les activités agricoles, l’élevage (bovins, ovins, …) génère un gisement en fumier de l’ordre de 2 312 000 t/an. D’où un apport potentiel en azote et en phosphore de l’ordre de 137 975 t/an et 80 180 t/an, respectivement.

04-Décharges publiques

Les déchets solides constituent l’un des principaux foyers de pollution des ressources en eau dans la région. On recèle 33 sites de décharges, dont une seule contrôlée (Décharge Dhar Ohassou à Al Hoceima).

La quantité globale des déchets produits (enquête de terrain – 2018/2019) est de l’ordre de 919772 tonnes, le volume des lixiviats est d’environ 67299 m3/an,d’où une charge polluante de près de 214754 Kg/an en termes de DBO5.

Déchets solides (tonne/an) par province